« En vérité, le poète… »

« En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est…

Au large d’une seconde intemporelle

voilée de douceur bretonne une crique abandonnée par l’océan observe un goéland argenté aux ailes corsaires au large d’une seconde intemporelle elle plonge avec lui au coeur de l’imaginaire à la recherche de l’étoile marine sur l’épave d’un nuage disloqué l’oiseau déplie une galaxie aux perles d’or et dessine un menhir en son centre tel…

Dans son écrin végétal

balade ensoleillée au coeur du domaine de Trévarez… dans son écrin végétal fleurit le vent aux vertus printanières camélias et rhododendrons collectionnent les sourires des promeneurs et conjuguent leurs couleurs dans une féerie botanique aux mille parfums le long des allées cheminent les cyprès et trois oiseaux rieurs sur le sentier ombragé dansent les fougères…

Substrat

substrat lexical de molécules poétiques n’argumente rien dans le vent froissé mille rhétoriques cristallisées vibrent en transparence et se posent sur les feuilles oratoires d’une forêt pragmatique à la philosophie thérapeute canevas sonore d’atomes stylistiques n’harmonise rien trame illuminée d’oxymores intemporels transcende les sens et vibre au-delà de la dualité d’un génome azuré à l’ADN…

Dans mes bras insomniaques

à ma choupinette… à mes trois trèfles à quatre coeurs…   dans sa robe de nuit blanchie par les larmes une princesse se souvient de balades sur la plage d’une voix gourmande et rayonnante d’un costume sombre au rictus glacé dans mes bras insomniaques sa chevelure d’or poursuit son voyage jusqu’au coeur du chagrin brûlant…

Dans chaque ligne de mon âme

abandonnée à la versification comme une religieuse exilée abdiquant sous une cloche solitaire et lustrée d’un hiver au soleil souffreteux je mine mon crayon insensé… dans l’innocence bienveillante d’hallucinations fertiles et exaltantes émancipées d’une morale amère et dramaturge occultant les eaux profondes de l’imaginaire je mâche les vents fanés… rivière chatouilleuse au pied des roches…