Au pays d’octobre

Un soir… au pays d’Octobre.

19 heures. Les derniers feux du soleil engloutissent la colline.

L’automne est là et s’épaissit doucement dans la nuit d’encre qui s’avance. Des étoiles s’allument aux fenêtres par centaines. Le froid s’installe subtilement et se réfugie dans les bras du vent. Sur la vitre fleurissent des ombres irisées, dévoilées par la pleine lune. Tchaïkowsky traverse le salon et s’installe avec la Fée Dragée dans le canapé. Sur la table basse, dans un ballet dépouillé d’artifice, les volutes d’un encens tibétain se mélangent à la fumée d’un thé inspiré. Le silence plane, se rapproche d’une pensée en équilibre entre l’air et la terre, le feu et la glace, la décoiffe et s’envole paisible sous un plaid aux parfums mentholés d’un après-midi de pluie. Les mirlitons valsent avec les fleurs dessinées par l’invisible et gracieusement s’effacent dans un pas de deux, comme des reflets fanés au coeur d’un océan de couleurs. Trois bougies rythment l’instant. Dans l’eurythmie d’une solitude littéraire, les mots chuchotent, les phrases tamisent la lumière, la sérénité envahit l’espace.

Minuit creuse ses yeux. Les flammes dans la cheminée ne chantent plus.

Abandonné à la caresse du sommeil,
un livre ouvert respire harmonieusement les rêves de sa lectrice.

Texte : MOONATH © ND

Photo : jbom411 - Pixabay

Publicité