Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »
Théophile Gautier
Photo : fond-ecran-hd.net
ça me rappelle mes jeunes années d’école primaire. Doux souvenirs !
superbe poésie je l’avais moi même posée, qu’il est bon de la relire.
Magnifique…je frisonne devant cette beauté …
Ton bouquet de muguet est splendide …j’aime la lumière qui semble être celle du lever du jour…comme une douce caresse …
Bon 1er mai ….Que du bonheur !
Amitiés
Manouchka
Bonjour Moonath,
Une petite douceur bien agréable que je ne connaissais pas. Merci pour ce partage 😉
Belle et agréable semaine !
🙂