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« Qu’est-ce qu’il faut au poète ? Est-ce une nature brute ou cultivée, paisible ou troublée ? Préfèrera-t-il la beauté d’un jour pur et serein à l’horreur d’une nuit obscure, où le sifflement ininterrompu des vents se mêle par intervalles au murmure sourd et continu d’un tonnerre éloigné, et où il voit l’éclair allumer le ciel sur sa tête ? Préfèrera-t-il le spectacle d’une mer tranquille à celui des flots agités ? Le muet et froid aspect d’un palais à la promenade parmi des ruines ? Un édifice construit, un espace planté de la main des hommes, au touffu d’une antique forêt, au creux ignoré d’une roche déserte ? Des nappes d’eau, des bassins, des cascades, des rochers, et dont le bruit se fait entendre au loin du berger qui a conduit son troupeau dans la montagne et qui l’écoute avec effroi… »
DIDEROT, de la poésie dramatique, 1758
Photo de Dorota Romik
c’est bien dit
oui… le style de Diderot est universel…
belle soirée Flipperine…
Bien sûr, le poète aime la nature….Mais dans l’extrait de Diderot que vous donnez içi, pointe les goûts trés parliculiers du XVIIIe siècle…et n’oublions pas que Diderot fut un critique des peintres de son époque…Par contre , à ses yeux, Rimbault, Malarmé entreraient-ils dans son shèma? Alors pour moi, le poète peut faire son argrent de tout…C’est d’abord une sensibilité et un acrobate des mots, comme un musicien l’est des notes et accords…
C’est vrai, Hervé, cette citation d’un classicisme presque lyrique dépeint une époque et renouvelle d’une certaine manière la poésie descriptive… Diderot a laissé une belle empreinte dans le monde littéraire… cet érudit a révolutionné la pensée philosophique et ses couleurs originales m’ont beaucoup touché lorsque j’étudiais ses oeuvres au lycée… Jacques le Fataliste aurait-il apprécié les partitions poétiques du XXIème siècle ? Encyclopédiste des Lumières ou slameur d’aujourd’hui, l’engagement pour la liberté, le respect, la tolérance sont toujours acrobaties vivantes… Le symbolisme esthétique de Mallarmé et la versification marginale de Rimbaud sont proches et pourtant si éloignés de cette littérature scientifique et critique…. qui puisent cependant leurs diversités poétiques au coeur de leurs sensibilités profondes, de leurs âmes ensemencées d’invisible et de leurs réalités terrestres… La poésie est la plus magique des embellies, un univers d’une quintessence essentielle ! 🙂 Belle soirée et merci pour votre intérêt…
Merci de cette réponse ,oh combien interressante. Je n’avais pas pensé à la place du rap dont les stances me sont peu famillières…J’adore « Jacques le Fataliste » que je promène souvent avec moi, et « Les lettres à Sophie Volland…A vous lire. Bien amicalement.
En fait, je n’y connais rien au rap et pas grand chose du slam… Pour moi, le slam est plutôt différent et possède une musicalité poétique plus puissante… « Le terme slam peut aussi bien désigner le genre qui est avant tout un art oratoire, que la manifestation à laquelle ce mot fait habituellement et historiquement référence. De ce fait le slam est avant tout une certaine posture, et intention, qui a sa culture, mais est aussi un concours de déclamation de textes poétiques (clash). Né d’une idée du poète américain Marc Smith en 1986 dans le but de rendre les lectures de poèmes à la fois moins élitistes et moins ennuyeuses, le slam prévoit des règles minimales, laissant une grande liberté au participant. La discipline repose sur les talents d’orateur, et tend parfois vers le sketch humoristique ou le stand-up. Par extension, une soirée slam est une soirée de lectures de poèmes selon le principe de la scène ouverte, ou « open mic », c’est-à-dire que quiconque peut réciter un texte s’il le souhaite. On considère que le slam est un mouvement artistique porteur de valeurs telles que l’ouverture d’esprit, le partage, la liberté d’expression et le dépassement des barrières sociales. » (Wikipédia)… J’espère qu’un jour, au bac de français , un élève pourra présenter un texte de Grand Corps Malade entre Hugo et Vian ! 🙂 Bon week-end et belles lectures…
Pour être poète, suffit-il de se laisser emporter par son imagination et de fuir, comme l’écrit Vigny « vers des mondes inconnus »? … ou…. ? 😀
« Poésie ! ô trésor ! perle de la pensée ! » 🙂
L’inconnu n’est-il pas l’essenCiel à explorer à travers le visible et l’invisible qui nourrissent les âmes et les plumes poètes ? Etre poète, pour moi, n’est pas fuir mais sublimer le connu et l’inconnu, en s’inspirant de la réalité et surtout en transcendant ses rêves et son imaginaire… J’aime à croire que l’inconscient est l’une des plus belles sources littéraires de l’univers ! 😉 Belle soirée et merci pour votre visite… kenavo…
Wooow des mots qui touchent. C’est très beau. Et dans les rêves le poête trouvera la liberté de…
Kenavo 😉
Un texte qui pose une question intéressante, et un superbe choix de photo !
Etre poète ou ne pas être, telle est la question ! 😉
La photo est d’une belle harmonie poétique…
Merci Julie pour ton enthousiasme…
douce nuit et joyeuse fin de semaine…
Merci de suivre mon blog !
Il ne faut rien au poète ! Ou presque rien : une impression, une image, une émotion, sans doute…
Le poète est un musicien des mots. Comme tous les compositeurs, il a des mots plein la tête, plein le cœur. Un rien suffit pour qu’il en fasse une partition….
P.S. : c’est tellement beau ce que je viens d’écrire que je voudrais le « liker » moi-même ! 😉
Merci de permettre le partage et l’échange…