Je vole

dans la poussière du monde
où le temps n’existe pas
je vole
de nuage en nuage
d’étoile en étoile
de galaxie en galaxie
de réincarnation en réincarnation

portée par un vent mystérieux
je deviens plume
légère et insaisissable
comme le souffle pur de l’immensité
aux sonorités colorées
d’obscurité limpide et d’émotions cautérisées

oiseau lunaire
aux ailes froissées d’humanité
juché sur une montagne d’instants éternels
je vole
plus loin que l’éloquence fugace de la vie
bien au-delà des reflets lumineux de la nuit
respirant l’inspiration de la terre
me dévoilant la beauté d’un microcosme onirique
dans l’impulsivité ordinaire d’un ricochet versificateur

à l’aube évanescente
au pied de mes rêves insensés
je sommeille
dans un nid de cailloux vivifiants et visionnaires
caressant les racines du ciel
questionnant l’énergie de la matière
exhalant les rayons célestes
cueillant progressivement la sérénité

poète inconnue, déjà disparue
je dérive sur les ondes magnétiques
qui inondent mon être de bienveillance et de paix
chuchotant à ma foi en l’Univers
que le chemin de mon existence est beau
malgré la grisaille alambiquée qui m’effleure parfois
dérivant sur les pages blanches
de mon existence aux multiples dimensions

habillée d’allégresse
créative et spirituelle
je vole
vers un jardin infini
à la simplicité singulière
où la liberté est chant divin
où le bonheur est étincelant et loyal
où l’amour vrai est extase sacrée

plume pélerine
au coeur confiant et à l’âme apaisée
je vole
d’espoir en espoir
de paradoxe en paradoxe
de vibration en vibration
de sphère en sphère

je vole
un poème à la main

Texte : MOONATH © ND

Photo de George Christakis

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