Surfeur
Prisonnier innocent
Dévoreur de plaisirs chimériques
Tu navigues sur la toile
Exonéré de sous-entendus
Noyé dans la démesure
De clichés trompe l’oeil.
L’âme synthétique
Tu bois à l’oasis
Du désert affectif
Et planches avec brio
Sur un nouveau scénario
Baignant apeuré
Dans un paradis artificiel
Ton système en sauvegarde
Raccordé à tes opiacés préférés.
Drogué esseulé
Tu travestis tes émotions
Désespérées
D’administrateur sans adresse
En quelques clics communautaires
Caressant les volutes froides de ta souris
Dans la solitude du néant
Dans la peur du géant
Démon en réflexion
Dans les pixels
Du voyeur inhibé
Sans horizon
Etranger à toi-même
Enterré sous des linceuls sombres et dévorants
Surgissant des bas fonds de l’oubli
De la matrice paternelle
Du tréfonds de la trahison.
Surfeur
Tu survis
La rage au bas du ventre
Anesthésié
Par les besoins enracinés
De l’homme fantôme
Maudit mendiant de l’amour
Composition tragique de deux âmes perdues
Vivant dans une réalité virtuelle
Décharge de tensions émotionnelles
Déjection d’un amour succédané
Accoutumance de l’enfance
Addiction de l’adolescence
Aliéanation de l’adulte.
Super héros
Au costume pathétique
Tu surfes invisible
Dans le creux de la vague
Entre angoisse et excitation
Au plus près de l’écume réalité
D’une faune désenchantée
D’une flore désincarnée.
Animal
Au nez érectile
Tirebouchonné
Tu danses
Sur les ondes de surface
Quand la vague du plaisir
Solitaire
Se fait liturgie
Liquidation des sens
Baume au coeur de la misère
Bénéfices gâtés
Par tes fantasmes binaires.
Surfeur
Parieur désargenté
Tu payes content
Ta béatification
Capharnaüm respectacle
Sous l’emprise
De forces inconscientes
En escomptant
L’amour.
Jouisseur exilé
Dans la nuit sans lune
Tu régules
Tes souffrances
Tes ambivalences
Préférant la fuite
La résignation
A la tristesse
D’un essentiel absent.
Rien de plus éloquent
Que les maux
Murmurés
Par ces images
Muettes de sens
Que tu entends
Chanter
Emportés
A cor et à cri
Par ton esprit emmuré.
Rien de plus glaçant
Que de croquer
La mort
En léchant la vitrine.
Rien de plus cruel
Que de crever
La faim
Sans jouir à la vie.
Surfeur
Aux crocs compulsifs
Laisse la bête
Mythomane
Pleurer
Sur ses perversions
Narcissiques
Sur ses comateux
Souvenirs
Jouer
De ses troublants désirs
Excité
En toute intimité.
Libère-toi
De ce filtre enchanteur
En assainissant
L’amertume
De tes modules intérieurs
De tes nostalgies tourmentées.
Relie toi à la vie
Face à toi-même
Connecté à l’espoir
L’âme désintoxiquée
Le feu qui t’anime
Deviendra lumière.
Tu trouveras
Enfin ta place
Le meilleur spot
Pour transformer
Ta vie intérieure
Le repos bienheureux
Dans le corps de ton amante
La paix dans ton coeur
La force de vivre
La complexité de la vie.
Surfeur,
Mesure toi
A l’infini
Sans limites
Avec élégance
D’esprit.
Surfeur
Amoureux
De l’amour
Apparence
Illusoire
Je te souhaite
D’aimer
Un jour
D’un amour
Véritable
Bouleversant
Et de renaître
A la vie
Sans cordon.
Surfeur
Tourne la page.
Tu offriras
Ainsi à ton dauphin
Un environnement
Accueillant
La joie d’écrire
Le script de sa vie
A l’encre océanique
Au gré des fantaisies du vent
Dans sa légitime liberté
Sans interférence délétère
Sans effraction hallucinogène
La légèreté
De nager au rythme
Des vagues instables
Qu’il aimera enlacer
A la recherche de sensations fortes
Le plaisir
De ramer
La passion
Chevillée au corps
Sur les rouleaux décompressés
D’une mer absolue
Transcendant l’éternité
A l’écoute
De ses intuitions
De ses valeurs
Morales
Idéales
Glissant
En harmonie
Sur la vie
Comme un champion de surf
L’âme royalement transformée
Par ce bain d’énergies vitales
L’euphorie d’aimer
Le bonheur de donner son coeur
A celle qui fera de lui
Un surfeur épanoui
A la sensualité sans complexe
Dans le respect de lui-même
Dans la profondeur des sentiments
Dans la bienveillance du monde
Pour qu’il devienne
Philosophe vivant
Sans mystification
Qu’il soit homme
Celui que tu aurais pu être.
Texte : MOONATH © ND
Photo internet
Hmmmm 😕 Comme on regarde un « surfeur », on ne voit que les vagues qu’il frôle. À faire du surf, on voit toute la profondeur et la force de l’océan…
😉
merci Coco pour ton surf sur ma prose océanique… 🙂
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