Pour fêter joyeusement la nouvelle année, un corps a plongé dans un océan lacrymal.
Phénomène surprenant, son ombre est restée à la surface, ondulant avec les flots de sanglots, en attendant la chute finale.
Son cœur a touché le fond, le tréfonds de son âme, galvanisé par une souffrance extrême, romantiquement qualifiée de maladie d’amour.
Fiévreux, les ailes déchirées, son cœur plus léger que les pleurs, est remonté vaillamment pour se briser contre un rocher d’une cruelle lucidité. La noyade n’a pas eu lieu, seul un naufrage a été annoncé.
On a appris d’une source troublée, que la naufragée déchue a sombré dans la poésie, noyant ses maux dans les mots limpides d’une absolue philosophie, aux parfums insaisissables.
Depuis, son esprit dérive entre tourments passionnés et errances mélancoliques.
L’entaille est profonde, la douleur vive. Les larmes salées tombant sur la plaie ravivent la béance de l’absence.
Le traumatisme est irréversible. Le cœur battra encore longtemps mais des séquelles persisteront et ne faciliteront plus jamais les échanges amoureux.
L’amour se joue-t’il de tout ? Le courage n’est rien quand le cœur déraisonne !
Malgré ce rêve de bonheur terrassé par la réalité, le destin sera respecté.
Dès lors que la lune est pleine, de la profondeur des mers, du lit des rivières, du berceau des ruisseaux et du cœur des âmes tristes s’élève ce chant doux-amer : « même si mon aimé ne veut pas de moi, je suis libre de l’aimer car je ne suis personne… même si cela ne mène nulle part, laissez-moi… laissez-moi errer dans la brume, pour dissiper ma peine et adoucir le feu qui me consume…même si mon aimé ne veut pas de moi, je l’aime comme personne… même si rien ne change, laissez-moi… laissez-moi vagabonder au hasard de mes émotions, pour mieux me retrouver et renaître à la vie… même si mon aimé ne veut pas de moi… »
Texte : MOONATH © ND photo © Yves Le Jeune (https://www.facebook.com/YvesLeJeunePhotographiesDeBretagne)
A reblogué ceci sur Moonath – L'univers des mots.